Cancers de la thyroïde : les points clés

 

 

Un cancer de la thyroïde est une maladie des cellules de la thyroïde. Il se développe à partir d’une cellule initialement normale qui se transforme et se multiplie de façon anarchique, jusqu’à former une tumeur maligne.

Le cancer de la thyroïde est de bon pronostic, voire de très bon pronostic pour les formes différenciées. Le taux de survie nette à 5 ans après traitement est de 92 % pour les hommes et de 98 % pour les femmes.

 

 

 

 

On estime à 10 665 le nombre de nouveaux cas de cancers de la thyroïde en France métropolitaine en 2018. Les femmes sont plus touchées que les hommes par ces cancers (76 % des nouveaux cas). L’âge moyen au diagnostic est d’environ 50 ans.

Quels sont les facteurs de risque ?

Un facteur de risque est un élément qui peut favoriser le développement d’un cancer. La présence d’un ou de plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’apparition d’un cancer.

À l’inverse, un cancer peut aussi parfois se développer sans qu’il soit possible de le relier à un facteur de risque connu. 

Pour les cancers de la thyroïde, 2 principaux facteurs de risque sont identifiés :

  • une exposition aux radiations, en particulier pendant l’enfance. Cette exposition peut être diagnostique, notamment liée à des radiographies dentaires répétées. Elle peut être thérapeutique en cas de traitements par radiothérapie externe. Les techniques actuelles de radiothérapie permettant de limiter l’irradiation de la thyroïde, ce risque est faible. L’exposition aux rayonnements peut également survenir de façon accidentelle, par exemple à la suite d’essais nucléaires, lors desquels de l’iode radioactif peut être émis en grandes quantités ;
  • un contexte familial et/ou génétique. Une mutation sur le gène RET est aujourd’hui identifiée comme favorisant le développement d’un cancer médullaire de la thyroïde. Par ailleurs, certaines maladies génétiques rares, comme le syndrome de Cowden, le complexe de Carney ou encore la polypose familiale, prédisposent au développement de cancers différenciés de la thyroïde de souche folliculaire.

En savoir plus sur les facteurs de risque de cancer de la thyroïde

Un risque de surdiagnostic ?

En 2016, un rapport du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a montré que l’augmentation importante de l’incidence des cancers de la thyroïde depuis 20 ans est essentiellement due au surdiagnostic à la suite de l’amélioration des techniques d’imagerie.

Dans le cadre de sa stratégie décennale de lutte contre le cancer, l’Institut national du cancer va s’engager pour une meilleure compréhension de l’histoire naturelle de ce cancer.

Le présent dossier web sera alors mis à jour.

Comment détecte-t-on un cancer de la thyroïde ?

Le cancer de la thyroïde se manifeste le plus souvent par la présence d’un nodule (une petite boule). Celui-ci est généralement découvert fortuitement, lors d’un examen d’imagerie ou d’une palpation du cou.

À noter : la majorité des nodules de la thyroïde sont bénins (dans 95 % des cas). Ils ne sont donc pas abordés dans ce dossier.

Quels sont les cancers de la thyroïde les plus fréquents ?

Dans plus de 90 % des cas, les cancers de la thyroïde se développent à partir des cellules folliculaires.

On parle alors de cancers différenciés de la thyroïde de souche folliculaire (ou vésiculaire). Ceux-ci peuvent être de trois formes : papillaire, folliculaire et peu différenciée.

Les cancers papillaires, parmi les cancers différenciés de la thyroïde

Les cancers papillaires sont les plus fréquents puisqu’ils représentent 80 % des cancers différenciés de la thyroïde de souche folliculaire.

Les cancers différenciés ont la particularité de capter l’iode. Ce que font également les cellules folliculaires normales de la thyroïde.

La forme de cancer (différencié, papillaire, folliculaire ou peu différencié), est déterminée par l’examen d’anatomopathologie, en fonction notamment des caractéristiques des tissus prélevés.

Les cancers rares

Les cancers de la thyroïde qui se développent à partir des cellules situées autour des follicules, les cellules parafolliculaires ou cellules C, sont des cancers rares. On parle de cancers médullaires. Ils représentent 5 % des cancers thyroïdiens.

Il existe d’autres formes rares : les cancers anaplasiques ou indifférenciés.

En savoir plus sur ces cancers rares et leurs traitements

Comment se développe un cancer de la thyroïde ?

Lorsqu’un cancer apparaît, les cellules cancéreuses sont d’abord peu nombreuses et limitées à la thyroïde. Dans certains cas, la tumeur peut grossir et s’étendre au-delà de la thyroïde. Il y a parfois plusieurs foyers tumoraux dans la thyroïde.

Des cellules cancéreuses peuvent aussi se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux lymphatiques ou sanguins pour aller envahir d’autres parties du corps :

  • les ganglions lymphatiques situés dans le cou ou le médiastin (une région située entre les deux poumons et qui comprend le cœur, l’œsophage et la trachée, ainsi que de nombreux vaisseaux sanguins et lymphatiques. Le médiastin s’étend du sternum à la colonne vertébrale). On parle de métastases ganglionnaires ou d’envahissement ganglionnaire ;
  • d’autres organes, notamment les poumons, les os, le foie, etc. Les nouvelles tumeurs formées s’appellent des métastases. On parle de métastases à distance. 

Au moment du diagnostic, les médecins évaluent l’atteinte locale du cancer afin de vous proposer le ou les traitements les mieux adaptés.

Quels sont les traitements du cancer de la thyroïde ?

Votre traitement est adapté à votre cas personnel et aux caractéristiques de votre cancer. Il est discuté et choisi par des médecins de différentes spécialités lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

Les soins de support font partie intégrante de votre traitement.

Les dates de vos différents traitements, leur durée et les coordonnées des membres de l’équipe soignante sont indiquées dans votre programme personnalisé de soins (PPS).

La chirurgie, principal traitement

La chirurgie est le traitement principal des cancers de la thyroïde.

Elle consiste à retirer la thyroïde, en partie ou dans son intégralité, et éventuellement certains ganglions lymphatiques situés à proximité.

Douleurs, fatigue, troubles de la voix ou problèmes de cicatrisation peuvent faire suite à l’intervention chirurgicale. Parlez-en à l’équipe médicale qui vous suit afin de les avertir.

L’ablation de la thyroïde nécessite la prise d’un traitement hormonal (hormonothérapie) à vie.

L’irathérapie ou traitement à l’iode radioactif

Également souvent indiquée, après l’ablation de la thyroïde, l’irathérapie consiste à prendre de l’iode 131 sous forme d’une gélule à avaler.

Ce traitement permet de détruire les éventuelles cellules thyroïdiennes restantes après l’ablation totale de la thyroïde, qu’elles soient normales ou cancéreuses.

Il est suivi d’un examen d’imagerie, la scintigraphie corps entier.

Il vous est demandé de respecter certaines consignes de radioprotection après le traitement, lors du retour à votre domicile.

L’hormonothérapie ou traitement hormonal

Le traitement hormonal consiste à prendre quotidiennement des hormones thyroïdiennes de synthèse sous forme d’un médicament, la lévothyroxine.

Ce sera systématiquement le cas après une ablation de la thyroïde (thyroïdectomie totale), et après le traitement à l’iode radioactif s’il a lieu.

À savoir : si ce traitement n’est pas correctement ajusté, vous pouvez ressentir les symptômes d’une hyperthyroïdie ou d’une hypothyroïdie. Ainsi, l’hormonothérapie nécessite un suivi régulier, afin d’adapter les dosages si nécessaire.

Quel suivi après les traitements ?

Un bilan de fin de traitement est effectué pour déterminer la réponse aux traitements initiaux. Le bilan comprend une consultation et un examen clinique associés à une prise de sang et une échographie du cou.

Même après rémission, un suivi adapté à votre situation personnelle est maintenu à vie.


 

Créez votre propre site internet avec Webador